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  • Et la lecture sur le web

    Et la lecture ? Sur le web, la page de rendu des oeuvres a été améliorée,comme un ereader,  même si elle est passée sur deux pages (et visiblement il n'est pas possible de revenir sur une page), ce qui tient peut-être mieux compte des écrans horizontaux. Elle est plutôt paramétrable (on peut régler la taille, l'interlignage, la justification et le mode - image ou texte...).

    La page de recherche dans une oeuvre est bien sûr toujours là, même si on peut regretter, comme le faisait remarquer Joe Wikert il y a quelques jours, qu'on ne puisse pas citer, hyperlier un extrait précis. Il est nécessaire qu'on puisse lier les pages d'un livre plutôt que de lier un livre. Comme le disait René Audet : “l’outil doit nous conduire du propos des lecteurs vers le texte et non l’inverse” (regardez d'ailleurs la nouvelle structure des liens du New York Times, qui permettent de citer et lier jusqu'au coeur d'un article : très puissant !).

    A chaque avancée de Google, en terme de stratégie éditoriale autour du livre , on se rend un peu plus compte de ses limites. Pour ma part, ce que je retiens de ce premier coup d'oeil, c'est vraiment l'éclatement du projet de Google, l'affrontement des deux logiques du Léviathan, synthétisées ici, dans ce projet à la fois formidable et maudit, dans lequel Google se débat depuis plusieurs années.

     

    Il faudrait plutôt dire que jusqu’ici Google était monomaniaque avec pratiquement un seul métier (search) et une source de revenu (pub), toutes les autres ouvertures visaient à conforter le métier d’origine et/ou à brider la concurrence. C’était à la fois sa force et la faiblesse.

    Nous avons ici la première tentative sérieuse de diversification. La renonciation au fair-use (copier-coller, citation, annotation, lien etc.) qui était le pilier de son métier d’origine pour une entente avec les éditeurs sous l’égide du copyright (exit l’opt-out..) et peut-être le message le plus clair. Reste à savoir combien la librairie rapportera..

    Et si le succès est au rendez-vous quels seront les prochains services commercialisés. Je parierais bien sur ceux qui s’accommodent le mieux du virtuel : tourisme, voyage, banque, petites annonces..

    Comme le signale très justement ebouquin, ebookstore ne s’oppose pas aux libraires, contrairement à ce que pourrait faire penser la mise en avant du Bookstore de Google dans les requêtes de Google recherche des livres. Au contraire : Google développe une plateforme pour les libraires indépendants et nombreux sont déjà ceux qui s’en sont saisis aux Etats-Unis où le contexte de la librairie est bien différent de la France notamment.

  • Google Books , suite

    Pourtant, le projet démiurgique pourrait presque sembler sauf, quand on constate l'effort d'interopérabilité affiché : avec des applications permettant d'accéder à ses livres quel que soit le support, partout, dans les nuages. Google eBooks store (la boutique) vous permet d'accéder à vos livres sur tout support... enfin presque, l'exclusion du Kindle, comme le souligne les commentateurs de Teleread, dans la liste graphique mise en avant sur la boutique est éclatante et sonne, à ce lancement, comme une déclaration de guerre. D'autant que les livres que propose Google seront lisibles sur presque toutes les plateformes (à l'exception du Kindle), alors que les livres numériques proposés par Amazon semblent n'être lisibles que sur le Kindle (à l'exception de toutes les autres plateformes) : mais c'est une fausse impression, puisque tout le monde a développé des applications permettant de porter sa lecture sur d'autres types de supports.

    Enfin, Google a créé un classement thématique des livres, un rubricage qu'il faudra explorer, car, si mes souvenirs sont bons, il n'en possédait pas jusqu'alors.

    Difficile de se faire une idée sur les prix pratiqués. A première vue, ils semblent sensiblement les mêmes que ceux d'Amazon ou d'Apple, même si je suis certain que des commentateurs américains ne vont pas tarder de regarder cela de près. Le plus évident demeure tout de même la différence d'offre. Google met en avant son produit d'appel phare : la gratuité. C'est la deuxième ligne de la home de cette boutique. C'est ce fonds libre de droits, scanné depuis des bibliothèques publiques que Google met en avant. A la différence, quand vous entrez dans le Kindle Store, vous arrivez d'abord sur la page des Bestsellers payants. Google met en avant sa force, les 2,8 millions de livres libres de droits que composent sa boutique (pour 200 000 titres vendus par les éditeurs), rapporte Wired. D'un chiffre Google semble enfoncer Amazon et ses 700 000 ebooks. Mais là encore, le débat va faire rage. Google vend-il réellement des livres orphelins ? Pour l'instant, sur décision du juge, comme le rappelle l'AFP, Google ne propose qu'un immense fond gratuit, de livres libres de droits et un petit catalogue de titres payants. Les oeuvres orphelines, trésor de guerre de Google, ne sont toujours pas exploitées.

    De même Google est contraint d'appliquer les limites géographiques d'exploitation des livres, créant une grande complexité pour l'utilisateur de base dans la gestion de ses collections - sauf à les contourner grâce à une connexion VPN par exemple.