D’ici quelques années, la réalité augmentée aujourd’hui embryonnaire voire anecdotique, devrait prendre une place conséquente dans notre quotidien. Il ne s’agit, plus comme la réalité virtuelle, de concevoir une copie dématérialisée et ressemblante (ou non) de la réalité, mais d’ajouter une dimension virtuelle à la réalité elle-même. La réalité augmentée donne accès à des informations contextuelles en temps réel. Les objets connectés en sont le bras armé. Et nul doute qu’ils atterriront en nombre dans les salles de classe.
Selon l’Idate, il y avait plus de 15 milliards de «choses» connectées à Internet en 2012 contre 4 milliards en 2010. En 2020, il devrait y en avoir 80 milliards. Dans les pays occidentaux, une famille de quatre personnes possède aujourd’hui 10 objets connectés en moyenne contre 25 en 2017, 50 en 2022.
L’objet le plus attendu reste les lunettes connectées de Google, qui permettent d’afficher des informations visibles uniquement par le porteur des lunettes : consultation de messages, guidage, recherches Internet… D’autres objets connectés comme les montres et tracker d'activités, même les vêtements, se développement rapidement.
La réalité augmentée avec les lunettes Google.
Les traducteurs en temps réel seront aussi à suivre de près, comme le Google Babel, car ils questionnent, pour les élèves du futur, la nécessité d’apprendre des langues étrangères, tout du moins dans le cursus général. Pour le nom de son projet, Google s’est inspiré du livre de science-fiction fantaisiste de Douglas Adams, « Le guide du voyageur galactique ». Dans le livre, les personnes se glissent un Babel fish (poisson Babel) dans l’oreille et instantanément comprennent n’importe quelle langue…
L'anthropologue américaine Amber Case, directrice du centre de R&D ESRI, décrit les nouvelles technologies comme un prolongement naturel de nos corps. Les objets connectés sont une extension de nous-mêmes, ils augmentent nos capacités, nous confèrent des «superpouvoirs», avec la crainte toujours présente qu’ils prennent le pouvoir sur nous.
L'anthropologue américaine Amber Case, directrice du centre de R&D ESRI, décrit les nouvelles technologies comme un prolongement naturel de nos corps. Les objets connectés sont une extension de nous-mêmes, ils augmentent nos capacités, nous confèrent des «superpouvoirs», avec la crainte toujours présente qu’ils prennent le pouvoir sur nous.
Les élèves équipés de multiples objets connectés (voir le WebCt et autres wikis, ...) n’auront plus besoin d’antisèches collées sous leurs chaussures. Il faudra peut-être truffer les salles d’examen de brouilleurs d’ondes... Ou alors accepter cette connexion permanente et repenser totalement la définition de l’apprentissage et de ses contenus. Il y a vingt-cinq ans, l’introduction de la calculatrice en cours et en examen faisait polémique. A écouter, les plus réfractaires, les élèves n’allaient plus savoir compter. Finalement, les élèves se sont mis à programmer des fonctions.
Le fait d’être connecté en permanence et donc de pouvoir vérifier une information ou de chercher des réponses permet de développer d’autres compétences que la mémoire et permet en un sens de pousser la réflexion plus loin. Ainsi dans l’évaluation, la restitution de connaissances deviendra sans aucun doute moins centrale que l’utilisation de différentes informations trouvées afin de structurer une pensée.