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  • Le travail en questions

    Demain une société d’abeilles ?

    Et si demain ce n’était ni la cigale ni la fourmi le meilleur symbole de la morale du travail, mais l’abeille ? Le travail, oui, mais pas sans plaisir ! L’abeille incarne l’utopie d'une société où le travail deviendrait enfin épanouissant, où l’on butinerait d’une activité à une autre, insouciants et volages. Le travail de pollinisation de l’abeille ne crée pas de valeur directe mais, sans lui, aucune production n’existerait. Ainsi une activité ne serait pas forcément créatrice de richesse immédiatement, mais participerait d’un tout qui, lui, serait fructueux.

    C’est le monde du partage, celui de l’économie collaborative ou contributive : chacun apporte quelque chose à l’ensemble et le tout est supérieur à la somme des parties. Même si chaque partie ne reçoit pas une rémunération directe et individuelle de son travail, elle bénéficie d’une façon ou d’une autre de cette mise en commun de l’activité humaine. L’utopie d’une telle société tient probablement dans cette idée que les flux d’échange s’équilibreraient de façon naturelle.

    Demain une société de fourmis ?

    Demain pourrait aussi être le règne des fourmis, des robots et des hommes, un monde où l’automatisation du travail aura renvoyé les hommes à la maison et qui s’inscrit dans le mouvement de l’économie numérique.

    Les fourmis communiquent entre elles en sécrétant des phéromones, pour indiquer leur position, ce qu’elles ont trouvé, pour alerter les autres d’un danger, etc. Certains chercheurs s‘appuient sur ce fonctionnement pour essayer de créer une intelligence artificielle qui atteindrait le degré d’efficacité d’une fourmillière. Les robots et programmes échangent en mode « peer-to-peer » afin de maintenir un équilibre global, ce qui permettrait théoriquement de créer un écosystème autonome, où l’humain serait de moins en moins nécessaire au contraire des robots sous toutes les formes qui en seraient le cœur.

    Le titre du roman de Steinbeck Des souris et des hommes est inspiré d’un poème de Robert Burns : Les plans les mieux conçus des souris et des hommes souvent ne se réalisent pas. Ces deux ouvrages mettent en garde les hommes contre leur aveuglement quand il s’agit de réaliser un rêve : ils dépensent toute leur énergie à échafauder des statégies pour y parvenir sans plus jamais questionner le bien-fondé ou la faisabilité dudit rêve.

    Ici, nous sommes de fait dans le monde de l’ultra performance, le monde de la robotisation et de la numérisation du travail. Un monde rêvé mais probablement pas un monde de rêve…

    La technologie : ce pharmakon qui change la société

    Peu importe la métaphore littéraire, La Fontaine ou Steinbeck, ce qui est certain, c’est que le monde du travail connaît une mutation radicale, aussi forte que celle qui a surgi lors de l’avènement de l’ère industrielle, avec le Fordisme, et qui a façonné les institutions qui nous entourent : droit et organisation du travail, salariat, lieux de travail...

    Et Il y a un point commun entre l’économie de la contribution et l’économie numérique : la technologie comme moteur de transformation. Et nous le savons bien aujourd’hui, la technologie est un pharmakon, à la fois remède et poison, mais aussi bouc émissaire. Tout dépend de la façon dont on s’en sert.