Les actions de réduction des inégalités en matière d’accès à l’information ne semblent pas, de prime abord, être les plus urgentes, ni les plus cruciales.
Cette problématique de l’ICT4D (information & communication for development) est posée justement dans les pages 8 à 11 du rapport rédigé par Albert Masetti-Zanini de la London School of Economics en octobre 2007 : Web 2.0 and International Development NGOs (en anglais), questionnant “la sagesse de dépenser de l’argent en infrastructures techniques quand un grand nombre de personnes dans les pays en développement ont à peine à manger”.
Si certains réduisent le problème à une dichotomie "pain-vs-ordinateur", cette approche semble insuffisante car elle revient à nier "le besoin des pays en développement de s’adapter aux changements de la société de l’information, et à refuser aux pauvres un outil essentiel qui pourrait les aider à améliorer leur mode de vie".
Voici quelques exemples cités dans l’étude d’Albert Masetti-Zanini : "En Gambie, les infirmières des villages reculés ont utilisé des cameras digitales afin de télécharger les images de symptôme des patients sur l’ordinateur pour ensuite les transférer à des centres de santé en Europe pour étude, s’assurant ainsi d’un diagnostic et d’un traitement de la maladie plus juste. A Andrhra Pradesh, en Inde, les bureaux du cadastre ont numérisé et mis en réseau leurs dossiers, éliminant alors les anciennes pratiques obscures d’évaluations de propriété touchées par la corruption. Accéder à l’information est également essentiel pour les personnes dont les modes de vie dépendent de leur connaissance des prix réels de leurs produits. Des fermiers et pêcheurs en Inde sont maintenant capables de vérifier les prix du marché de leurs biens en utilisant les téléphones portables connectés au réseau."
Dans un monde de plus en plus interdépendant en matière d’échanges d’informations, le développement et l’évolution vers des sociétés de l’information associé à l’appropriation par les populations des nouveaux moyens de communication est un enjeu majeur : en particulier dans les domaines de la santé, de l’enseignement, de la gestion etc.
L’Agence mondiale de Solidarité Numérique (ASN) et le Fond mondial de Solidarité Numérique (FSN) ont été créés en 2005 pour réduire cette fracture qui freine le développement de société de l’information dans les pays les moins développés.
Suite au succès du « Sommet de Lyon », qui a réuni en décembre 2003 plus de 300 élus du monde entier pour débattre des grands enjeux de la société de l’information au 21ème siècle les villes de Lyon, de Genève, la province du Piémont et que la République du Sénégal ont engagé une initiative mondiale sur la solidarité numérique. Les sommets qui ont suivi, ceux de Genève (2003), de Tunis (2005) ont également représenté des étapes importantes dans la création de l’ASN.
Le Fond et L’Agence mondiale de Solidarité Numérique agissent principalement sur le renforcement des capacités numériques au niveau des communautés locales.