Bioshock est un enchantement vidéo-ludique pour adulte. Noir et recherché sur le fond, il est aussi haut en couleurs sur la forme : les décors et le rendu de l’eau contribuent à faire de ce jeu une chose assez étanche à la critique. Je suis un adulte qui joue parfois à des jeux vidéo. Cet aveu étant fait, j’aimerais parler d’un jeu particulièrement réussi : Bioshock, édité par l’américain 2K (anciennement Irrational Games).
Un titre espéré « comme le Messie »
bioshock existe seulement sur Xbox 360 et sur PC à ce jour. Il est sorti… en août dernier. Cette ancienneté, ainsi que celle de la console , rendent l’expérience financièrement plus accessible à un grand nombre de joueurs désormais, tous terminaux confondus.
Je ne suis évidemment pas le premier à écrire mon agréable surprise devant ce jeu. Citons une première fois ce test de Gamekult, qui date de la sortie du jeu et qui rend compte du « choc Bioshock », y compris chez les geeks.
Pour une vue globale sur ce jeu, l’internaute pourra lire l’intégralité du propos de raggal avec lequel je suis très largement d’accord. Il est également possible de parcourir, à partir du même site, une galerie de captures écran et même de visionner quelques vidéos . Je veux souligner quant à moi deux ou trois aspects du jeu en particulier.
L’hostilité ludique, une alternative aux pilules ?
Insistons au préalable sur le fait qu’il s’agit d’un jeu à la première personne (FPS) pour adultes. On m’oblige à préciser que ce n’est pas exactement un de ces jeux de baston auxquels on a pu les voir jouer pour le compte d’Optic 2000. Mais ce n’est pas non plus l’équivalent des programmes d’entraînement cérébral du Docteur Kawashima.
En principe réservé à des joueurs de 18 ans ou plus, bioshock est un jeu violent et son univers est sombre. On y voit beaucoup de sang, des peaux calcinées, parfois des corps charcutés. Et pour y avancer, il faut pirater, zigouiller, détruire façon puzzle, il faut é-li-mi-ner, par des moyens plus ou moins puissants dont je vous épargne l’exposé. On aime ou on n’aime pas. Personnellement, mis à part ce jeu, le genre FPS commence un peu à me lasser.
Nous sommes donc loin a priori de ces jeux « cérébraux » inspirés des travaux d’un docteur et qui prétendent délester vos neurones du poids des ans, comme d’autres produits prétendent gommer ou atténuer vos rides éventuelles. On peut quand même voir dans Bioshock une forme de thérapie, assez saine finalement, car critique à l’égard de notre histoire récente et, entre autres choses, de notre culte pour la jeunesse et la performance. Comment ne pas rejoindre le psychanalyste Michael Stora lorsqu’il déclare que « plutôt que de prendre un antidépresseur, nombre d’entre nous gagneraient à jouer aux jeux vidéo. » ?
Attention, le propos ne se résume pas pour autant au défoulement. L’enchaînement des situations, les « pouvoirs » comme la relative liberté que confèrent le jeu donnent bien souvent l’occasion de faire travailler sa matière grise. Ne serait-ce que parce que la frontière entre le bien et le mal y est particulièrement floue. Et puis il y a aussi cet humour noir, dont je suis assez friand, et qui est omniprésent ici.